Antoinette Poisson

Antoinette Poisson est une jolie marque de papiers peints dominotés échappée d’une autre époque. Créée par trois passionnés d’art et de décors du XVIIIème siècle, Julie Stordiau , Vincent Farelly et Jean-Baptiste Martin, la marque s’impose sur le marché et met à l’honneur tout le savoir-faire artisanal.

Dans une petite rue située du côté de la Bastille, derrière un grand portail en fer, se dissimule une cour pavée qui rappelle le vieux Paris. Des vélos entreposés sous un haut-vent, des plantes ici et là, on a l’impression d’être dans une petite ville de province loin de l’agitation et du tumulte de la vie parisienne.

Dans le fond de la cour, de grandes baies vitrées laissent deviner un atelier d’artiste où l’on peut lire au dessus de la porte « Antoinette Poisson ». Le petit écriteau « Atelier ouvert uniquement sur rendez-vous » fait entendre aux visiteurs qu’ils sont les bienvenus s’ils se sont invités.

La porte s’ouvre sur un petit salon aux couleurs tendres et acidulées, le jaune domine, et instantanément le sentiment d’être dans une autre époque s’empare du visiteur. Les papiers peints, les coussins, le canapé, les abats jours, tout semble signifier que l’on se trouve dans le boudoir de la marquise de Pompadour. Il règne une ambiance calme et enchanteresse, hors du temps. L’esprit se laisse emporter dans une douce rêverie.

La pièce qui juxtapose le petit salon est meublée d’une grande table où s’amoncellent les dernières créations et collaborations, de grandes feuilles de papier, une palette d’aquarelle et des pinceaux qui viennent d’être utilisés. Les étagères du fond de la salle regorgent de livres sur l’art, la dominoterie, le XVIIIème… Derrière une large porte en verre, on peut deviner le monde magique où tout se passe, l’atelier. Une pièce équipée de bacs, d’une presse à main, de cordes où sont suspendues les feuilles de papiers venant d’être imprimées, et d’un immense plan de travail jonché de rouleau de tissus, de grandes feuilles peintes à la main, de pinceaux… Seul l’ordinateur sur une petite commode nous rappelle que nous sommes au XXIème siècle.

Julie, Vincent et Jean-Baptiste, les créateurs d’Antoinette Poisson, ont accepté de répondre à nos sollicitations et de nous faire découvrir leur univers si singulier.

D’un chantier de restauration à Antoinette Poisson

Julie, Vincent et Jean-Baptiste se sont rencontrés pendant leurs études de restaurations d’art graphique. Diplômés tous les trois en 2006, ils exercent pendant sept ans le métier de restaurateurs d’œuvres sur papier et plus spécifiquement sur papiers peints anciens. Ils travaillent alors essentiellement pour des musées, des monuments historiques et des institutions.

Lors d’un chantier de restauration de papiers peints dominotés, il leur est demandé de reconstituer une pièce à partir de fragments. Ils se mettent en quête d’artisans capables de refaire le papier demandé à l’identique. Malgré leurs recherches, ils ne trouvent personne susceptible de répondre à cette demande et ils décident donc de le fabriquer eux-mêmes. Une fois le travail réalisé et le papier posé au mur, Julie, Vincent et Jean-Baptiste estiment que ce papier peint a quelque chose de particulier et qu’il pourrait être proposé pour de la décoration contemporaine.

C’est ainsi qu’en 2012 ils créent leur propre marque et se lancent dans la création de papiers dominotés selon le savoir-faire traditionnel.

En 2014, pour aider à la croissance de la marque et les seconder dans leur quotidien, ils embauchent Catherine. Ils font sa connaissance au salon du patrimoine, elle est peintre en décor et propose son aide provisoire pour une grosse commande de peinture de dominos. Elle les accompagne dans leur aventure depuis ce jour.

De la marquise de Pompadour au salon Maison & Objet

Les trois amis veulent un nom pour leur marque qui soit en décalage et facile à prononcer. Férus de l’époque de Louis XV et de XVIIIème, ils cherchent un nom qui serait un clin d’œil à cette période.

La Marquise de Pompadour, de son véritable patronyme Jeanne Antoinette Poisson, est leur source d’inspiration. Cette femme, grande amatrice de décoration et mécène dans tout ce qui est art et artisanat, a vécu en pleine époque du papier dominoté. ‘Antoinette Poisson’ les convint tous les trois !

La marque a aujourd’hui cinq ans. Une marque différente de ce qui peut se faire sur le marché. Julie, Vincent et Jean-Baptiste aiment faire les choses avec passion et ne se forcent pas aller dans une direction pour suivre une tendance. Ils travaillent à l’instinct « Nous sommes tous les trois autodidactes et nous aimons faire ce que nous aimons faire ! ».

Lorsqu’ils lancent Antoinette Poisson en 2012, leur réseau dans le domaine de la décoration est quasi inexistant. Ils travaillent dans un premier temps pour des connaissances ou des amis qui leur passent des commandes ponctuelles. La nécessité de toucher le milieu de la décoration pour émerger vraiment s’impose. Les salons sont la meilleure option.

Le premier salon Maison & Objet en 2014 les révèle au grand public. « On est apparu un peu comme des ovnis par rapport à ce qui était proposé sur le marché » nous confie Julie. Mais cette jeune marque est accueillie avec enthousiasme. Les américains sont par ailleurs les premiers à témoigner d’un réel engouement pour les papiers peints dominotés, l’image made in France, l’inspiration du XVIIIème siècle et les motifs.

Depuis un peu plus de deux ans la marque se fait une place en France et commence à avoir une certaine notoriété.

La taille de la structure ne permet pas aux trois amis de faire plus d’un salon par an, mais le stand Antoinette Poisson situé dans le Hall éditeurs de Maison & Objet est un emplacement de premier choix et leur octroie une belle visibilité internationale.

La dominoterie, une technique artisanale ancestrale

La corporation des dominotiers du XVIIIème est constituée d’imprimeurs de livres et d’images pieuses. Au fil des années, leur activité s’oriente vers le papier décoratif. Ils utilisent alors les techniques qu’ils connaissent, l’impression en relief où les couleurs sont ensuite peintes à la main. Ces papiers sont utilisés pour couvrir des surfaces murales mais aussi pour couvrir l’intérieur de coffres, de petits meubles ou reliures d’attente pour des ouvrages.

La technique est ancestrale. La feuille de papier est humidifiée, puis posée sur une presse à bras. La plaque en bois ou en métal gravée au motif désiré est enduite de peinture. Elle est ensuite délicatement posée sur la feuille, le tout passe ensuite dans la presse. Enfin, la feuille est mise à sécher sur des cordelettes. Les couleurs sont par la suite peintes à la main, au pochoir. Il faut compter quelques minutes pour l’impression mais beaucoup plus pour des feuilles contenant 5 ou 6 couleurs.

Les dessins sont réalisés par Jean-Baptiste et Vincent. Le premier jet se fait sur le papier avec crayons et pinceau. Les dessins sont ensuite travaillés informatiquement pour créer la plaque. Jean-Baptiste et Vincent s’inspirent de l’iconographie du XVIIIème, des arts populaires, des motifs de l’époque de la dominoterie ou des documents anciens peints à la main qu’ils collectionnent ou qui viennent de collections privées. « Voir le travail de la main est quelque choses qui nous touche et que l’on a envie de transmettre dans notre travail », nous expliquent-ils.

Du papier peints mais aussi des objets

Tout est fabriqué à l’atelier et les matières premières sont françaises. Le papier vient d’un des derniers moulins qui fait encore du papier à la main comme au XVIIème / XVIIème siècle. Il s’agit d’un papier à base de chiffons fabriqué par Jacques Brejoux. Toutes les commandes se font selon les besoins, chaque chantier doit être fait avec des feuilles venant du même bain pour un rendu optimal et sans différence de teinte.

Outre les feuilles de papiers peints, Antoinette Poisson confectionne également des petits carnets, des objets en papier mâché (pots, boites, abtas-jours,…) mais également des tissus utilisés pour recouvrir des fauteuils ou faire des coussins.

Antoinette Poisson aime les collaborations avec d’autres créateurs qui partagent ses valeurs et l’amour de l’artisanat. On trouve les imprimés en dominoterie chez Sezane, Alix D.Reynis, Darphin, Dyptique, la Confiture Parisienne…

Une distribution sélective

Antoinette Poisson compte déjà un petit nombre de distributeurs, français mais également américains et japonais, de papier peints ou d’établissements qui travaillent directement avec les décorateurs professionnels. A l’origine, les clients demandaient à leur décorateur d’aller chercher du papier Antoinette Poisson pour refaire telle ou telle pièce. C’est ainsi que la marque est entrée dans le réseau des décorateurs internationaux qui n’hésitent pas aujourd’hui à faire appel à leur talent et à proposer leurs créations à leurs clients.

Les boutiques de décoration jouent également un rôle important. Elles vendent essentiellement les objets d’Antoinette Poisson ce qui permet de diffuser l’esthétique de la marque. La toute première boutique à présenter les créations Antoinette Poisson est John Derian à New-York. On trouve les papier peints et les objets également dans des boutiques à Los Angeles, à Tokyo, à Séoul ainsi que dans les principales grandes villes européennes.

A Paris, Antoinette Poisson a régulièrement un pop-up au Bon Marché et quelques boutiques mettent en avant les produits.

Le digital dans la stratégie de développement

Le site internet a été lancé dès le départ, il s’agissait dans un premier temps d’un site vitrine. Aujourd’hui il est agrémenté d’un blog et d’un petit e-shop sur lequel on trouve des collections ponctuelles disponibles jusqu’à épuisement des stocks. Le e-shop permet essentiellement de toucher une clientèle non parisienne et ne compte que certaines références. « Pour l’instant on ne vend sur le e-shop que des choses faciles à envoyer » nous avoue Julie avec un petit rire.

Les réseaux sociaux ont également leur place dans la stratégie de développement. Facebook est lancé en parallèle du site dès le premier Salon Maison et Objet. Depuis Antoinette Poisson est aussi sur Instagram et Twitter. Si Instagram a mis un peu de temps à décoller c’est aujourd’hui le réseau le plus dynamique dans leur domaine et il contribue très nettement aux ventes et à la notoriété de la marque.

La petite histoire de l’atelier

Installé à Paris, l’atelier à sa petite histoire. « Lorsque nous étions étudiants et que nous passions devant la cour Danois, nous nous disions qu’un jour nous aurions un atelier ici » nous raconte Julie.

Les fabricants de papier peints sont majoritairement basés à Paris, il était donc légitime qu’Antoinette Poisson s’installe dans la capitale. Par ailleurs, l’emplacement permet aussi à la marque d’avoir un positionnement haut de gamme et de faire venir des décorateurs du luxe. Aujourd’hui l’atelier-showroom ouvre des opportunités de communication qu’il aurait été probablement plus compliqué d’obtenir en province.

A ce jour, une partie de l’atelier est sous louée, mais très prochainement la petite équipe réinvestira cet espace afin de pouvoir bénéficier d’une surface supplémentaire.

Réseaux sociaux

Collaborations

  • Sézane

  • Alix D. Reynis

  • La Confiture Parisienne

  • Dyptique

  • Darphin

  • Casa Lopez

Créateur(s)

Calendrier événementiel

  • Aucun évènement à date

A propos

  • Société : Antoinette Poisson SARL

  • Adresse : 12 Rue Saint-Sabin, 75011 Paris

  • Tel :+33(0)1.77.17.13.11

  • Email : info@antoinettepoisson.com

  • Site internet : antoinettepoisson.com

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